Réveil à 9h pour une visite, la
plus exhaustive possible, d’Helsinki, avant un départ pour la Laponie en train
de nuit à 22h. Nous partons de l’auberge à 10h avec Marion, profitant de la
beauté de l’île de Suomenlinna, dont l’existence même m’avait épuisé la
vieille. Le voyage de 15 min en ferry est bien plus plaisant qu’hier, sur le
pont, affublé de mes lunettes de soleil polarisées qui rendent la vie tellement
plus belle, je regarde le soleil qui accompagne le chant des mouettes. Un
réveil plutôt agréable donc ! Pour cette visite éclair de la capitale
finlandaise, Marion, avec l’aide de son Lonely Planet, a préparé un petit
programme millimétré. Je me réjouis alors de pouvoir me laisser porter, moi qui
suis toujours le guide, l’organisateur et le garde-fou des voyages entre amis.
« Mappy » qu’ils me surnomment ! Doux plaisir que de se laisser
trainer, mais uniquement dans la confiance d’une organisation impeccable, ce
qui est le cas ici.
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L'île de Suomenlinna |
Nous commençons par un parcours
fléché indiqué dans le Lonely Planet qui couvre l’ensemble des monuments
« importants » d’Helsinki. Palais présidentiel, église luthérienne de
Tuomiokiekko, opéra, stade olympique, parlement, maison de la musique, nous les
écumons d’un pas rapide, n’oubliant pas de prendre le temps de se poser sur le
banc d’un parc une fois de temps en temps. Car les monuments d’Helsinki n’ont
pas la beauté du paysage de ses parcs en automne. Mon coloc thaïlandais m’a dit
qu’il était époustouflé par l’automne en Norvège, et il a de quoi !
Permettez-moi une petite digression sur cette saison, qui a définitivement ma
préférence. Si l’hiver à Noël, le printemps Pâques et l’été mon anniversaire
(et la fête nationale), l’automne n’a rien. Thanksgiving et Halloween égaye
bien les USA et plusieurs pays dans le monde mais en Europe, rien. En Europe,
c’est le 11 Novembre. L’automne en Europe n’a que la morosité de son ciel gris
et la chute de ses feuilles. Mais j’aime cette morosité. Ayant le cœur sensible
et romantique avec une légère tendance à la dépression il faut l’avouer,
l’automne est ma saison. Les arbres pleurent des feuilles couleur de sang et
mon cœur s’en réjouit. Pour revenir à notre pérégrination, nous l’entrecoupons
donc de contemplations sur les beautés de l’automne, si coloré ici dans les pays
nordiques. Ayant eu la chance d’avoir vu l’automne perdre ses feuilles jaunes,
oranges, rouges et même violettes en Nouvelle Angleterre, je peux dire que les
automnes scandinaves n’ont rien à envier au Nouveau Continent. Nous finissons
notre « sightseeing » par le parc Sibelius où l’on peut y observer
l’œuvre intéressante d’Eila Hiltunen, orgue géant.
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L'automne à Helsinki |
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Oeuvre de Eila Hiltunen |
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Orgue géant |
A deux pas de l’œuvre, au bord de
la mer, se trouve le café Regatta, il est la dernière étape de notre matinée
touristique. C’est un petit chalet rouge en bord de mer où l’on peut y faire
cuir des saucisses au barbecue soit même et y manger des pâtisseries à la
cannelle, faites maison. L’intérieur du café est charmant. Dans un espace de 15
m2 carré, s’entassent sur des étagères des vieilleries allant du moulin à café
aux casseroles en cuivre. On y mange sur des tables en bois qui sont en réalité
de vieux volets. La musique a des tonalités de chants russes même si on n’y
entend aussi des classiques comme un petit Rocket
Man d’Elton John. C’est définitivement à voir si on passe à
Helsinki, bien plus que le palais présidentiel si vous voulez mon avis.
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Café Regatta |
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L'intérieur du café |
Le programme de l’après-midi est
plus léger et moins précis. Nous prévoyons de vagabonder et de manger dans le
quartier « cheep » donc « populaire » d’Helsinki, Kallio.
En bon routard que nous sommes (c’est pas mon Lonely Planet je suis pas un
traitre), nous trouvons dans notre guide un restaurant local dans le quartier,
Pelmenit. Le restaurant, situé au 7 rue Kustaankatu, est tenu par un finnois
bedonnant qui nous indique une liste de plats locaux ainsi qu’un buffet à
9.70€. Affamés, nous sautons sur le buffet fait d’une cuisine, pour le coup
moyennement locale, faite de purée de pomme de terre, salade de choux, ailes de
poulet, et un aliment local que mes connaissance culinaires ne me permettent
pas de vous décrire. Après s’être bien restaurés, nous évoquons, par je ne sais
quel biais, le thème du christianisme. Je lui explique que depuis peu je
développe une réelle haine pour cette religion que je considère être le plus
grand fléau de l’histoire de l’humanité. Avant de me sauter dessus,
laissez-moi, s’il vous le voulez bien, défendre mon point de vue. Pour ma
défense, j’invoquerai le Moyen-Age, période sombre et détestable de notre
histoire. Les égyptiens, les grecs et les romains, aux religions polythéistes
il est important de la préciser, étaient des civilisations animées par le
progrès, que le Moyen-Age a crucifié. Il est affolant de voir le retour en
arrière, l’annihilation de tant de progrès, que le Moyen-Age a entrainé, porté
il faut le dire par cette religion monothéiste, que tout homme habité par
l’évolution, ne peut que rejeter, du moins en partie. L’un des exemples les
plus flagrants de cette descente aux enfers est la médecine. Hippocrate et
Galien, respectivement Grec et Romain, avaient considérablement développé le
domaine de la médecine avant de voir leurs découvertes partir dans les méandres
de notre société, au nom du Dieu Unique. Et je n’évoquerai même pas ici les
croisades et la suprématie papale corrompue, eux aussi à l’origine de crime
contre l’humanité. Non des bavures comme ça c’est l’apanage de l’homme, ce qui l’est
moins c’est de ralentir le progrès, et même pire, de faire marche arrière. Je
ne rejette pas la religion du dieu unique en blocs et comme dirait Orelsan pour
un peu de culture populaire « J’ai
du mal à croire la Bible, même si j’aime ses enseignements ».
Revenons à des sujets plus gais
et évoquons si vous le voulez bien la suite de notre journée. Nous quittons
donc Pelmenit et descendons les pentes de Kallio en direction du port où se
trouve le marché couvert d’Hakaniementori. Ce dernier vaut le coup d’œil pour
son rez-de-chaussée où vous pourrez trouver votre bonheur pour manger,
cependant à l’étage s’entassent des boutiques touristiques. Après en avoir fait
un rapide tour, nous revoilà errant dans les rues d’Helsinki. Il est 15h30 et nous
décidons qu’il est bien là une heure adéquate pout une ou deux petites pintes.
C’est là qu’apparait la première erreur d’organisation de Marion, nous devons
revenir sur nos pas puisque les bars « cheep » se trouvent dans le
quartier de Kallio. Dans la rue fleminginkatu, nous trouvons le Flemari 13 qui
sert un 0.4cl de bière pour 2.5€ de 12 à 19h (puis 2.8€). Contents de notre
découverte, nous y entrons, non mécontents d’y trouver un bar accueillant décoré
de graffiti, meublé d’un billard dans le fond et passant du
Mumford & Sons (
The Cave il me semble). La bière, KARHU, est l'équivalent de la 1664 ou de la Heineken mais son
design donne bien plus envie. Je dois reconnaitre le bon taff du market sur ce coup là. Sur les canettes et les verres à bières on
retrouve la tête d'un ours dans un style qui n'est pas sans rappeler le
renne de Jagermeister. Après une pinte, un finlandais remplis de
bonnes intentions mais quelque peu étrange, nous accoste par le traditionnel
« Where are you from ? ». Ce dernier débite des paroles
inaudibles dans un anglais approximatif et surtout démesurément lent. A mesure
qu’il me parle, j’absorbe ses paroles avec un regard vide et ailleurs, qu’une
personne normalement constituée aurait décelé. Entre temps nous avons le temps
de s’enfiler une 2
ème pinte. Nous partons à 18h en direction des
vieux abattoirs restaurés et réinvestis par des restaurants et des bars dans
l’idée d’y diner. L’endroit est désert, surement dû à l’horaire anticipé.
Nous revoyons notre programme et prenons
l’initiative de retourner chez Fafa’s, un restaurant de fallafel croisé sur le
chemin. Le restaurant est conceptuel et il faut parfois y faire la queue 20 min
pour obtenir son saint graal. Que ce soit un fallafel fried eggplant + feta
(pour Marion) ou un fallafel goat cheese + pesto (pour moi).
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Karhu !!!! |
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Goat Cheese + Pesto |
Nous sortons du restaurant à
19h30 et nous pressons le pas devant faire l’aller-retour en ferry pour
récupérer nos valises avant de prendre le train à 21h52. Même si Marion avait
tari mes ardeurs quant au fait que le train serait un train couchette, c’est
tout de même avec déception que je constate que 13h de train nous attendent,
assis dans des fauteuils, lumières allumées. Après s’être fait déloger de notre
carré de 4 où nous avions l’intention d’étendre nos jambes, nous prenons nos
quartiers dans le wagon bar qui a des vrais airs de restaurant comme dans le
film Before Sunrise. A 1h le restaurant ferme et les différents clients
quittent l’endroit, nous pouvons donc nous allonger sur les banquettes. Marion
geek un peu sur son portable profitant du wifi dans les trains (comme en
Norvège) pendant que j’écris ces quelques lignes. Puis vers 2h je tente de
fermer l'oeil.
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Moi je vais dormir à droite ! |